1. |
Belle fleur grise
03:57
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belle fleur grise et vieille soudain est brodée sur
une terre d’encre
en septembre clair
elle pousse tout près dans l’eau là où vivent les
baleines seules
comme phare allumé elle brûle une nuit longue
au-delà du cap, là-bas
regardant la rive les bras comme des chaîne
les mains sur les lèvres bleues
belle fleur grise saura taire bientôt les flots de
salive de coeurs imbuvables
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2. |
Claire I
03:48
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là-haut les fleurs sont basses
éprouvez-vous des misères
à marcher dans l’eau le bras dessous une tête longue
à marcher au froid un visage clair
une lueur chaude dépasse la misère
les fleurs sont basses frôlent les nôtres
à l’extérieur d’une tristesse
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3. |
Claire II
03:30
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d’où vient l’eau longue d’où vient sa course
pose une main trouble l’eau longue
elle vient depuis un long bras dessous le cou
d’une mer calme qui vient avec les vents furieux
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4. |
Le poids d'une force I
02:03
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le poids d’une force que je ne sais me reconnaître
que lorsque je suis seule et même
je ne connais pas ma force
une connaissance du manque
comme un autre ciel qui ne sait pas qu’assombrir
ne suit ni n’attend l’ombre
elle est l’ombre
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5. |
Le poids d'une force II
01:46
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se venger et se taire loin du passage du sens
et des mers trop scrupuleuses
au coeur comme un ventre exposé
les peaux tendues et piquées de racines minces,
de cristaux secs, de mousses dures
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6. |
Possible
02:31
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est-ce possible de sombrer collés au dos de la cuillère
avec les missions que l’on se donne
et nos propres dos face à l’ombre
est-ce possible de parler ensemble
où va le son après ma bouche
aiguisé avec les copeaux
noués ensemble pour parler d’inondations fécondes
et des savons qui nous glissent sous les
omoplates
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7. |
Vieux renard
03:35
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j’ai le flair d’un vieux renard mais pas de très bons yeux
je suis un vieux renard aux griffes mal taillées
qui laissent parfois des marques au passage
je cours vite du bout des pattes je cours tard
de lumière en lumière
et les odeurs de vieux dangers sont restées
imprégnées sur mon pelage
j’y étais aux histoires que je te raconte
de tanières trop étroites et de galeries sombres
des histoires de terre brûlée de chiens errants
porteuses de l’ombre des malheurs qui nous guettent
si on y croit un peu seulement
je suis un vieux renard inquiet c’est tout
tu peux le voir dans mes yeux
alors que je hume l’odeur de ton immense peine
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8. |
La traverse
06:02
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une longue traverse à la brunante
pour trouver l’amour quelque part au bout
trouver des restes de vous sous la terre près des rives
je ne sais pas comment vous dire, mais je vous ai aimés
je vous ai aimés jusque dans les restes de vos âmes enfouies
j’ai marché le jour, j’ai marché le soir
j’ai marché à rebours au travers des branches des framboisiers
je ne pouvais pas savoir que je ne sentirais plus
les odeurs de peau nue prises dans les
effluves de sapin baumier
j’ai plongé d’un coup, j’ai plongé sans bruit
j’ai plongé en sursaut comme dans du métal liquide
j’ai brisé sa surface en deux comme un coeur en émoi
brisé le lac sous le regard des pins silencieux
je ne sais pas comment vous dire que je vous ai aimés
je vous ai aimés jusque dans les restes de vos âmes enfouies
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9. |
Ô la lune
04:42
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ô la lune
de tissus qui rompent
écoute le son des ailes des douces perdrix
ô ma langue
comme une vérité dommage
coupée au jardin des cimes
ô ma langue comme une vérité dommage
d’avoir erré trop souvent
mais d’avoir marché au moins à chaque fois
ô la lune
de cimes claires
retrouve la force de se perdre d’un élan
ô ma langue ferme
quand depuis une aube certaine
s’éteignent leurs bouches incandescentes
retrouve la force de ne pas se souvenir de tout, tout le temps
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